La Russie, notre adversaire !?

La rivalité fait partie de l’existence humaine. Elle revêt différents niveaux d’intensité. Ennemis : la rivalité est profonde et permanente. Adversaires : la rivalité est limitée et circonstanciée. Telle serait notre position avec la Russie de Vladimir Poutine.

  • Le choix des mots revêt donc une énorme importance. Le peuple russe nous ressent-il comme un adversaire ? L’armée russe veut-elle occuper Paris ? La réponse aux deux questions est : « certainement pas »… Alors, que comprendre ? Dans le cas présent, le peuple russe et le peuple français ne sont pas des adversaires.
  • Mais, par ses choix idéologiques, la structure politique russe (et non pas le peuple russe) a décidé de reprendre une partie des territoires perdus par l’Empire russe lors de la chute de l’URSS. Cette stratégie de reconquête s’est matérialisée, d’abord par étapes opportunistes : reprise de territoires géorgiens (2008), annexion de la Crimée (2014), et enfin décision stratégique d’envahir l’Ukraine (2022).
  • Le système politique russe a décidé de se mesurer militairement, et par tous les moyens (sabotages, cyberattaques, désinformation, influence), aux démocraties libérales. Il est en conséquence de la plus haute importance pour un État de l’identifier, d’en informer ses concitoyens, et de préparer stratégies et moyens pour y faire face. La France a réuni ces trois étapes ce 14 juillet 2025.

Il n’est pas anormal d’avoir des adversaires, cela fait partie de l’activité humaine. Il serait anormal de ne pas le reconnaître. Cela permet de se mobiliser, et donc de faire face.

Intervention du 12 juillet 2025 sur France Info.