Le Yémen et les Houthis dans le conflit israélien

Carte Yemen

Les rebelles Houthis, minorité chiite à l’Ouest du Yémen, représente le bras de Téhéran à la fois, au sud du Royaume saoudienne, et contre Israël.

Cette partie montagneuse du Yémen, Yémen du nord, bordée par la Mer Rouge, est un territoire rebelle à l’image de nombre de régions montagneuses, l’Afghanistan, la Tchétchénie, la Kabylie ou le Kurdistan. Déjà en rébellion au ….9ème siècle, l’Empire Perse y envoie un religieux (zaydite, issu du chiisme) pour rétablir la paix….En adoptant ce courant religieux, cette population des montagnes se différenciera encore un peu plus de la majorité de la population yéménite, sunnite.

Le chiisme arme politique de Téhéran

Ce lien et cette différence religieuse vont être utilisée politiquement par Téhéran à l’arrivée de Khomeini au pouvoir. Au début des années ’80 la famille Houthi est invitée à se rendre à Qom, grande ville religieuse d’Iran. Après une quinzaine d’années, ils sont invités à rentrer au Yémen. Les Houthis lancent la rébellion du territoire et prennent la capitale Sanaa fin 2014, en chassant le président élu. Début de la guerre civile au Yémen, mais Téhéran se crée ainsi un nouveau bastion, le long de la frontière de son rival, l’Arabie Saoudite, et un pion supplémentaire dans sa stratégie anti-israélienne.

La confrontation avec Riyad

L’Arabie Saoudite accueillera le président Hadi, déchu. L’action militaire saoudienne au Yémen, principalement aérienne, aura comme objectif de ramener le président Hadi au pouvoir. Cette implication saoudienne conduira les Houthis à effectuer de nombreuses frappes en Arabie Saoudite par missiles et drones fournis par l’Iran. Nous retrouvons depuis quelques semaines exactement le même dispositif militaire orienté cette fois contre Israël, en plus d’interceptions de navires israéliens.

L’Iran dirige un dispositif global

Téhéran a ainsi construit avec le Hamas, le Jihad islamique, le Hezbollah, les milices iraniennes présentes en Syrie… et les Houthis au Yémen, une capacité stratégique et globale d’action militaire contre l’État Hébreux.
L’habileté supplémentaire de Téhéran dans cette crise est de capitaliser tous ses gains politiques sans hausser le niveau du conflit militaire. Un élargissement des combats au Liban, et une possible intervention militaire américaine élèverait le risque de sa propre stabilité intérieure, en amenant sa participation à ce conflit élargi….!

Pas question de prendre un tel risque quand la population iranienne veut se débarrasser de ce régime religieux et liberticide…! Une très vaste bataille politique a été déclenchée au Moyen-Orient depuis le 7 octobre…! Elle dépasse très largement le cadre du conflit armé entre le Hamas et Israël.