Réel dilemme de l’économie Russe
Nous avons entendu beaucoup de commentaires sur la bonne santé de l’économie russe et son taux de croissance de plus de 3 %. Mais qui a cherché à en comprendre le pourquoi ? Qui, d’autre part, évoque le taux de la Banque centrale russe, donnée pourtant essentielle de l’économie d’un pays ?
- L’effort économique essentiel de la Russie a consisté à fournir un soutien financier à son industrie de défense. D’une année sur l’autre, en ponctionnant ses réserves, elle a injecté 60 milliards de dollars dans son complexe militaro-industriel. Par rapport à son PIB de 2 000 milliards de dollars, vous obtenez arithmétiquement 3 % sur les 3,6 % de croissance officielle.
- L’autre objectif a consisté à éviter une glissade importante et continue du taux de change du rouble. La solution fut de monter à un très haut niveau le taux de la Banque centrale russe. Il est à ce jour à 20 % ! Ce niveau de taux offre un rendement exceptionnel pour les capitaux en roubles, et évite donc toute hémorragie financière. Par contre, il asphyxie les investissements des ménages et des entreprises. Mais la croissance étant assurée par le doublement du budget militaire, ce choix était possible.
- Mais cette double stratégie montre ses limites, car il n’est plus possible, ni nécessaire, de continuer à augmenter le budget militaire. Il suffit de le maintenir. Mais alors, inévitablement, le taux de croissance russe disparaît. L’annonce du ministre russe de l’Économie, il y a quelques semaines, décrivant un pays au bord de la récession, prend alors tout son sens !
Malgré le bruit des bombardements et les morts, la réalité économique devrait, prochainement, diriger la Russie vers la table des négociations — et de façon plus durable…
Intervention du 18 juillet 2025 sur France Info.