Le régime de Téhéran s’est préparé à affronter son peuple
Article publié sur Vudailleurs le 7 février 2023
Des manifestations se déroulent en Iran depuis plus de 140 jours. La répression y a fait plus de 500 morts. Le pouvoir iranien s’y préparait depuis longtemps.
«Le problème que nous avons est de savoir combien de temps nous allons pouvoir rester au pouvoir… » Qui parle ainsi ? Un ancien président de l’Assemblée Nationale iranienne, en 2018.
« Si le peuple se révolte, nous serons tous jetés à la mer ». Qui parle ainsi ? L’Ayatollah Javadi-Amoli, également en 2018.
Les plus hauts responsables des systèmes politique et religieux savent donc depuis des années, que la révolte gronde, à cause de l’inflation, du chômage, et de la corruption. Le pouvoir s’est préparé à l’affrontement.
C’est avec cette vision répressive qu’il faut analyser la décision du Guide Suprême, en 2021, de choisir comme président de la République Ebrahim Raïssi, haut représentant du système judiciaire. Il y a effectué toute sa carrière et s’est sinistrement illustré dans la sanglante répression de 1988 et l’exécution de plus de 30.000 détenus politiques.
Cette même stratégie a guidé la composition du gouvernement avec plus de 50% d’anciens membres des Gardiens de la Révolution. Gouvernement de combat.
En parallèle, de nombreux changements sont intervenus début 2022 à la tête des services de renseignement des Gardiens de la Révolution.
Le Guide suprême lui-même est porteur de cette stratégie. Interrogé en 2019, n’a-t-il pas déclaré : «Entre les demandes du peuple, et les objectifs de la République Islamique, je choisirai toujours les objectifs ».
On ne peut être plus clair. Le peuple doit courber la tête, et il faut tout faire pour qu’il ne la relève pas…. !